Vers l'intégration économique maghrébine
L’objet de cet ouvrage est de présenter les situations économiques de l’Algérie et du Maroc depuis les indépendances afin de dégager les points de convergence (ou de divergence) qui permettront d’avancer vers le parachèvement du marché unique maghrébin.
Les analyses et les données présentées sont la compilation d’un suivi rigoureux de la littérature existante, des publications officielles et libres et des enquêtes et études menées dans ces deux pays depuis plusieurs décennies auprès de décideurs de haut niveau. L’auteur a eu le souci permanent du traitement objectif des économies algériennes et marocaines.
Le projet d’une intégration économique et monétaire peut paraître ambitieux et pour certains anachronique eu égard à la situation géostratégique conflictuelle que connaît le Maghreb depuis plus de trente ans. A contrario les populations et les forces vives aspirent à l’Union. En témoignent les créations d’associations professionnelles maghrébines dans différents domaines (bancaire, économique, culturel, juridique, sportif, syndical, patronal…). Il y va de l’intérêt des générations actuelles et futures.
L'intégration économique maghrébine est perçue comme un moyen de gagner en indépendance économique et de développer des échanges mutuellement avantageux entre les pays de la région. Ainsi il est escompté une moindre dépendance et des facilités énormes de commercer sans passer par les devises fortes.
En tenant compte des spécificités du Maghreb et du refus probable, au moins pendant quelques décennies, d’abandonner la monnaie nationale et par-là même de transférer la souveraineté monétaire à une entité supranationale, il est proposé de mettre en place une monnaie commune le ‘’dinrham’’ (contraction des mots dirham et dinar) qui cohabiterait avec les monnaies nationales. Son rôle est de faciliter les échanges de biens, de services et de capitaux sans altérer le droit de battre monnaie de chaque Etat. L’objectif est de passer d’un taux des échanges entre pays du Maghreb de 2 à 40% , ce qui est la moyenne des échanges au sein des zones économiques internationales.
L’absence d’une union économique maghrébine empêche le développement des échanges de biens et services et de capitaux, ainsi que de la circulation des ressources humaines. Le Maghreb est la seule région au monde qui ne connaît pas de construction régionale et où le commerce intra maghrébin est insignifiant.